Séminaire de Bordeaux "Associations : acteurs dans un système contraint"
Bordeaux, 26 et 27 septembre 2013
Séminaire ouvert
Trois constats et quelques questions :
- « Décentralisation acte III », disions-nous lors de nos journées de mars. Mais ce sont des textes d'ajustement qui semblent se dessiner, et non une véritable Loi d’orientation ; nous restons au milieu du gué, doté d'une organisation sociale et médico-sociale qui reste confuse, parfois même indéchiffrable et qui se cherche encore une gouvernance claire pour traiter de problématiques variées sur des territoires multiples. Cette complexité durera, parce qu’on « ne revient pas sur 200 ans d’histoire » en un trait de plume, comme nous l’évoquions lors des journées de mars.
- Avec les « Agences », Agences Régionales de l’Hospitalisation d’abord, puis, plus récemment, Agences Régionales de Santé, se confirme un nouveau mode de gestion de la chose publique : à côté du préfet et des élus locaux, couple historique à la tête des exécutifs locaux, un troisième terme apparaît et semble vouloir s'installer dans le paysage institutionnel territorial. L'Agence est l'archétype du modèle « bureaucratique vertical sectoriel » (Lafore), exportation en région de la part jacobine de l'État. Nous avons à travailler avec elle, même si, au quotidien, sa légitimité démocratique est interrogée.
- Observant les impasses auxquelles ils sont confrontés dans la mise en oeuvre de leurs compétences sociales, des Directeurs Généraux de Service de plusieurs conseils généraux en sont venu à interroger les modalités pratiques de mise en oeuvre des politiques de solidarité. Il s’agit, pour eux, non d’en contester la légitimité, mais de trouver les voies pour garantir la pérennité de leur mission de protection sociale : rechercher plus de démocratie en action sociale, recourir au développement social local, mobiliser les ressources de proximité… Autant de pistes qui doivent permettre d’alléger le coût des actions de solidarité. Pas vraiment d’horizon clair dessiné par la loi, plus de centralisme réformateur constaté d’un côté, plus de démocratie locale attendue de l’autre, … Trois constats, qui, examinés côte à côte, ne nous simplifient pas la tâche. La tension entre la fonction politique des associations, en leur qualité de corps intermédiaires et leur fonction gestionnaire, en leur qualité d'opérateur de politiques publiques reste donc d'une brûlante actualité. C'est d'ailleurs la nature du rapport entre ces deux termes qui est posée : sans personnalité propre, sans imagination créatrice, sans parole politique forte, le statut d’association ne serait qu’une forme d’organisation de plus.
A la suite de l’éclairage à plusieurs dimensions que nous avons eu en mars, à Paris, sur l’évolution de ce paysage institutionnel, nous reviendrons, au cours du séminaire de septembre, sur le concret de nos organisations : si les places de chacun évoluent, alors quelle sera celle des associations dans leurs relations concrètes avec les institutions et les acteurs locaux ? Au-delà des relations privilégiées avec quelques hauts fonctionnaires territoriaux, à côté des diners entre notables, indépendamment des amitiés de proximité ou même des fonctions électives que nous assurons à titre personnel, nous aurons à examiner l’ancrage territorial de nos organisations, la consistance réelle de nos inscriptions locales et de notre apport au « vivre ensemble ». Nous aurons à approcher la « juste place » à tenir auprès des « chefs de file » : ni plainte ni allégeance : notre liberté de penser et notre autonomie dans l’action ne sont pas à conquérir ; elles sont à affirmer.
Le séminaire de septembre sera l’occasion de rechercher les voies d’un positionnement adapté.
Programme :
Mercredi 25 septembre.
- 18 h. Arrivée – réunion du CA.
Jeudi 26 septembre.
9 h 00 Accueil des participants
9 h 30 Introduction aux journées : Xavier BOMBARD, Roland JANVIER - co-présidents du GNDA
9h 45
Intervention de Jean PETAUX, Politologue à Sciences Po de Bordeaux
11 h Intervention pressentie de Luc PABOEUF, Président du CESER Aquitaine
Au sein de ce système coopératif, local, quelles fonctions pour les corps intermédiaires ?
12 h 30 Déjeuner sur place
14 h 00 Travaux en ateliers :
Travaux en ateliers :
Agir en action sociale hors du lien de subordination ou de dépendance à l’égard de la puissance publique
Atelier 1 Christelle BEDU, Directrice générale de l’AEIS
Initier un partenariat local pour créer un dispositif hors autorisation
Atelier 2 Didier LESBATS, chargé de mission Emmaüs
Renforcer la parole et l’implication des usagers dans la vie de l’association
Atelier 3 Dominique ESPAGNET, Directeur général de l’ARI
Habiter les territoires au plus près des populations vulnérables
Vendredi 27 septembre :
9 h 00 Bilan des ateliers : quelques points forts, quelques questions
9 h 30 TABLE RONDE en écho et réponse aux ateliers :
Michel LAFORCADE, Directeur Général ARS Aquitaine, Christophe DARASSE, Directeur Général de la vie sociale et de la citoyenneté à la Mairie de Bordeaux et Michel LOUSSOUARN, Conseiller Général du Finistère
En qualité de représentant d’agence d’état ou de collectivités territoriales, comment entendez- vous vous organiser avec ce nouveau modèle de société civile en émergence ?
11 h 00 Echanges avec la salle
12 h 30 Déjeuner sur place
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Titre | Publié le | |
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Programme séminaire de Bordeaux, septembre 2013 | Vendredi, 7 Juin, 2013 | Lire le document |